Le Nohant Festival Chopin propose chaque année de vivre des moments exceptionnels au son des chefs-d’œuvre du romantisme dans un lieu unique et chargé d’inspiration : le domaine de George Sand (Centre des monuments nationaux).

Invité pour la seconde fois, l’orchestre sous la direction de Vahan Mardirossian sera rejoint par le pianiste Yves Henry.

La Symphonie pour cordes n° 5 en si bémol majeur de Félix Mendelssohn, composée en 1821 alors qu’il n’avait que 12 ans, témoigne déjà de son génie précoce. Cette œuvre fait partie d’un cycle de douze symphonies pour cordes, écrites durant sa jeunesse. Structurée en trois mouvements (Allegro vivace, Andante, Presto), elle illustre parfaitement l’influence des maîtres classiques comme Mozart et Haydn, tout en annonçant le lyrisme et l’énergie caractéristiques du style mendelssohnien.

Le Concerto pour piano n° 2 en fa mineur, op. 21 de Frédéric Chopin est une œuvre emblématique du répertoire romantique. Composé en 1829, alors que Chopin n’avait que 19 ans, ce concerto reflète déjà son style unique, mêlant virtuosité et expressivité. Bien que numéroté en second, il a en réalité été écrit avant son Concerto n° 1.

L’ Adagio pour cordes de Claude Ledoux est une œuvre marquante du répertoire contemporain belge. Composée en 2005, cette pièce explore la tension entre mémoire et oubli à travers une écriture orchestrale expressive et sensible. Dès les premières mesures, un cri déchirant des cordes installe une atmosphère dramatique, rapidement contrastée par des moments de soulagement harmonique. Progressivement, la texture musicale s’épure, laissant place à un vide sonore poignant, illustrant l’effacement progressif des souvenirs. Inspiré par une approche multidimensionnelle du son, Ledoux façonne ici une œuvre introspective où chaque nuance exprime un état d’âme fugace. L’ Adagio s’impose ainsi comme un témoignage vibrant de la puissance émotionnelle de la musique contemporaine.

La Sérénade en sol mineur pour orchestre à cordes, op. 242 de Carl Reinecke est une œuvre charmante et élégante, témoignant de son écriture raffinée et de son sens mélodique. Composée vers la fin de sa carrière, cette pièce illustre son attachement aux formes classiques et à une harmonie chaleureuse. La sérénade est construite en plusieurs mouvements, alternant entre des passages lyriques et des sections plus animées, mettant en valeur la richesse sonore des cordes. Son atmosphère oscille entre mélancolie et légèreté, créant une ambiance intime et poétique. Bien que moins connue que d’autres sérénades du répertoire, elle mérite d’être redécouverte pour son expressivité et sa finesse. L’influence de Mendelssohn et Schumann y est perceptible, tout en conservant une touche personnelle. Cette œuvre s’inscrit dans la tradition des sérénades orchestrales du XIXe siècle, destinées aux soirées musicales élégantes. Elle témoigne du talent de Reinecke pour la musique de chambre et orchestrale. Aujourd’hui, elle est appréciée par les amateurs de musique romantique et de compositions pour orchestre à cordes.

Yves Henry, piano
Vahan Mardirossian, direction
Orchestre Royal de Chambre de Wallonie

Programme :

• Félix Mendelssohn-Bartholdy, Symphonie pour cordes n°5
• Frédéric Chopin, Concerto pour piano n°2 en fa mineur, opus 21

Pause

• Claude Ledoux, Adagio pour cordes
• Carl Reinecke, Sérénade en sol mineur pour orchestre à cordes op. 242

« Poésie, élégance, style, contrôle, sens musical inné » sont les qualificatifs qui reviennent le plus souvent chez les critiques musicaux à propos du jeu du pianiste Yves Henry. Aldo Ciccolini dont il fut le disciple résuma tout cela en une phrase : « Dès la première fois que j’entendis le tout jeune Yves Henry, je fus frappé par l’heureuse rencontre dans son jeu de deux qualités qui révèlent le pianiste véritable : une extraordinaire aisance instrumentale s’alliant à une remarquable disponibilité en présence des multiples sollicitations du discours musical. »

En près de 40 ans de carrière qui l’ont mené dans les plus grandes salles, de la Philharmonie de Berlin à Carnegie Hall, du Théâtre des Champs Elysées au Victoria Hall, Yves Henry a accumulé les récompenses et parcouru le monde. Ses interprétations du répertoire romantique, en particulier des œuvres de Schumann dont il a remporté le concours international à Zwickau à 22 ans et de celles de Chopin qu’il a été un des premiers à explorer sur instruments d’époque lui ont valu une reconnaissance internationale et en font également un pédagogue recherché.

Professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris depuis 1999, il donne des masterclasses dans les plus grandes universités aux USA (Yale, Boston University, New York University), en Asie (Conservatoire Central de Pékin, Toho University à Tokyo), et en Europe (Pologne, Allemagne, Italie).

En janvier 2010, Yves Henry a été élevé au rang d’Officier des Arts et des Lettres et a reçu le Gloria Artis de l’état polonais. En janvier 2011, il a succédé à Alain Duault comme Président du Nohant Festival Chopin après en avoir assuré la direction artistique pendant quinze ans.

Sa discographie comporte une vingtaine de CD dont la quasi-totalité des œuvres de Chopin et de Schumann, mais aussi ses propres transcriptions spectaculaires pour piano d’œuvres orchestrales comme L’Apprenti sorcier de Paul Dukas, les Danses polovtsiennes du Prince Igor de Borodine ou La Valse de Ravel. Son intégrale des Mazurkas des Chopin sur piano d’époque publiée en 2020 et son dernier CD intitulé « Chopin à Nohant, la chambre enchantée » publié en 2022 ont été très remarqués par la critique et ont reçu chacun 5 diapasons dans le magazine Diapason « …une approche renouvelée et captivante… » (Jérôme Bastianelli).

Son prochain CD paru au printemps 2023 est une double intégrale des Valses de Chopin : l’une sur un Bechstein de concert d’aujourd’hui et l’autre sur un Pleyel de 1837.