Programme :
“Alors on danse”
Franz Schubert
Autriche (Vienne) 1791 – 1828
Cinq danses allemandes D. 90 (1813)
Allegro molto
Allegro
Moderato
Allegro
Presto
Piotr Tchaïkovski
Russie (Votkinsk) 1840 – (Saint-Pétersbourg) 1893
Valse (2ème mouvement de la Sérénade op. 48) (1880)
Nikos Skalkottas
Grèce (Chalcis) 1904 – (Athènes) 1949
Cinq danses grecques (1946)
Epirotikos
Kretikos
Tsamikos
Arkadikos
Kleftikos
Astor Piazzolla
Argentine (Mar del Plata) 1921 – (Buenos Aires ) 1992
- Oblivion, pour violon et orchestre à cordes (1982) – Jean-Frédéric Molard, violon
- Grand Tango, pour violon et orchestre à cordes (1982)
Komitas / Sergeï Aslamazyan
Turquie (Kütahya) 1869 – France (Villejuif) 1935) / URSS (Mozdok) 1897 – (Moscou) 1978
Trois chansons arméniennes
Béla Bartók
Roumanie (Nagyszentmiklós) 1881 – Etats-Unis (New York) 1945
Six danses roumaines (1917)
Jocul cu bâtă (Danse du bâton)
Brâul (Danse du châle)
Pe loc (Sur place)
Buciumeana (Danse de Bucsum)
Poarga românească (Polka roumaine)
Mărunțel (Danse rapide)
Red Gjeci, violon
Schubert est né à Vienne en 1871, au tournant d’un siècle placé sous le signe de la Révolution française et de la bourgeoisie triomphante. A cette époque, la société viennoise cherche à s’oublier dans la musique et la fête. Les viennois organisent donc des réunions musicales et culturelles privées soit au café, soit chez eux, afin de se divertir. Franz Schubert est d’ailleurs assez connu comme compositeur de valses, de polkas, et autres danses en tous genres : des œuvres à l’inspiration aisée, peu diverse mais plaisante, tantôt délicate, tantôt plantureuse, toujours pleine de chaleur et de verve.
Dans le film « Barry Lyndon » de Stanley Kubrick (1975), la Danse allemande n° 1 de Schubert est utilisée à plusieurs reprises pour illustrer musicalement les apparents succès de Barry dans la société aristocratique prussienne et anglaise.
La délicieuse Valse (Moderato, Tempo di Valse) extraite de la Sérénade op. 48 de Tchaïkovski est l’une des meilleures du compositeur qui, en comparaison avec les rois de la valse viennois, a peut-être écrit les plus belles pièces du genre. Elle nous invite littéralement à la danse et témoigne parfois de cette inspiration chorégraphique qui fut chez Tchaïkovski comme une seconde nature.
Skalkottas a composé 36 danses grecques en trois séries de douze danses entre 1931 et 1936. Avec leur style fougueux, leur vigueur spontanée et leur originalité, elles sont encore aujourd’hui ses œuvres les plus populaires. Les Cinq danses grecques (ou Kinétes Horés), inspirées de danses folkloriques traditionnelles de différentes régions de la Grèce, sont remarquables par leur combinaison de rythmes populaires grecs et de techniques compositionnelles avant-gardistes du XXe siècle.
La musique d’Astor Piazzolla, à la fois savante et populaire, fusionne les éléments traditionnels du tango argentin avec les influences du jazz et de la musique classique, créant ainsi le Tango nuevo. Piazzolla, compositeur et bandonéoniste, s’est éloigné de la musique de danse pour en faire une musique de concert plus sophistiquée.
Le Grand Tango est une commande de Rostropovitch à Astor Piazzolla, il est écrit à l’origine pour violoncelle et piano. Il se distingue par la manière dont il conjugue des éléments du tango avec des techniques instrumentales classiques, exploitant les capacités expressives et techniques de l’instrument soliste tout en conservant l’essence rythmique et passionnée du tango. L’œuvre propose trois mouvements enchaînés et contrastés qui décrivent la diversité de l’inspiration de l’inventeur du Tango Nuevo.
Oblivion (« Oubli » en français) est une composition instrumentale de Astor Piazzolla écrite en 1982 qui fait partie de la bande originale du film Henri IV, le roi fou de Marco Bellocchio. La pièce, à l’origine écrite pour bandonéon, piano et basse, est rapidement devenue autonome et s’est imposée comme une œuvre incontournable du répertoire de Piazzolla.
L’œuvre est langoureuse et poignante et évoque un sentiment d’abandon émotionnel et d’intemporalité.
Komitas est considéré comme le père de la musique arménienne classique. Il a collecté et arrangé de nombreuses chansons folkloriques arméniennes, en leur donnant une place importante dans la culture musicale savante. Ses arrangements se distinguent par leur capacité à conserver l’essence de la tradition populaire arménienne. Sergueï Aslamazyan est un compositeur et violoncelliste arménien qui a arrangé plusieurs œuvres de Komitas pour différentes formations. Les Trois chansons arméniennes arrangées par Aslamazyan sont tirées du répertoire folklorique recueilli par Komitas et adaptées pour d’autres formations. Ces chansons sont profondément ancrées dans la tradition arménienne, et Aslamazyan y a ajouté des textures harmoniques et orchestrales tout en conservant leur caractère mélodique et leur authenticité.
Les Six danses roumaines de Béla Bartók, composées à l’origine pour piano, témoignent de la volonté du musicien de ressusciter un patrimoine culturel par l’assimilation profonde du folklore, éloignée de toute réplique « savante ». À travers son travail, il cherchait à transmettre cette culture musicale authentique, qu’il percevait comme étant en danger de disparition face à la modernisation.
Chacune d’entre elles, courte mais extrêmement expressive, représente une danse traditionnelle avec des rythmes et des modes spécifiques à la musique populaire roumaine.