« Alors on danse »
Quintette
Ce programme célèbre la danse sous toutes ses formes et à travers différentes époques et cultures. De l’élégance des Danses allemandes de Schubert à la fougue du Danzón n°2 d’Arturo Márquez, chaque œuvre invite au mouvement et à l’émotion. Les rythmes envoûtants du Tango Jalousie de Jacob Gade et d’Underground Tango de Goran Bregović contrastent avec l’énergie des Danses roumaines de Bartók et des Danses grecques de Skalkottas. Enfin, les mélodies nordiques et australiennes viennent enrichir cette fresque dansante, où tradition et modernité s’entrelacent avec virtuosité
Franz Schubert
(Autriche) Vienne, 1791 – Vienne, 1828
Cinq danses allemandes D. 90 – 15’
- Allegro molto
- Allegro
- Moderato
- Allegro
- Presto
Joaquín Turina
(Espagne) Séville, 1882 – Madrid, 1949
La oración del Torero. op.34 – 8’
Jacob Gade
(Danemark) – Vejle, 1879 – Thorøhuse, 1963
Jalousie Tango – 3’
Goran Bregović
(Bosnie) Sarajevo, 1950
Underground tango – 3’30
Arturo Márquez
(Mexique) Alamos, 1950
Danzón n°2 / Arr. Fernando Morales – 10’
Béla Bartók
(Roumanie) Nagyszentmiklós, 1881 – (Etats-Unis) New York, 1945
Six danses roumaines – 12’
- Jocul cu bâtă (Danse du bâton)
- Brâul (Danse du châle)
- Pe loc (Sur place)
- Buciumeana (Danse de Bucsum)
- Poarga românească (Polka roumaine)
- Mărunțel (Danse rapide)
Red Gjeci, violon
Nikos Skalkottas
(Grèce) Chalcis, 1904 – Athènes, 1949
Cinq danses grecques – 13’
- Epirotikos
- Kretikos
- Tsamikos
- Arkadikos
- Kleftikos
Trois mélodies nordiques / Arr. Danish string quartet (11′)
Waltzing Matilda / Arr. Stephan Koncz (4’)
Schubert est né à Vienne en 1871, au tournant d’un siècle placé sous le signe de la Révolution française et de la bourgeoisie triomphante. A cette époque, la société viennoise cherche à s’oublier dans la musique et la fête. Les viennois organisent donc des réunions musicales et culturelles privées soit au café, soit chez eux, afin de se divertir. Franz Schubert est d’ailleurs assez connu comme compositeur de valses, de polkas, et autres danses en tous genres : des œuvres à l’inspiration aisée, peu diverse mais plaisante, tantôt délicate, tantôt plantureuse, toujours pleine de chaleur et de verve.
Dans le film « Barry Lyndon » de Stanley Kubrick (1975), la Danse allemande n° 1 de Schubert est utilisée à plusieurs reprises pour illustrer musicalement les apparents succès de Barry dans la société aristocratique prussienne et anglaise.
La oración del torero est une œuvre musicale composée par Joaquín Turina en 1925. Initialement écrite pour quatuor de luths, elle fut ensuite transcrite pour quatuor à cordes et orchestre à cordes. Cette pièce évoque la prière d’un torero avant d’entrer dans l’arène, capturant une atmosphère à la fois recueillie et dramatique. Turina y mélange des influences espagnoles avec une écriture harmonique raffinée, typique du post-romantisme. L’œuvre débute par une mélodie douce et méditative qui s’intensifie progressivement. La tension croît à travers des harmonies riches et des dynamiques contrastées, reflétant l’émotion du moment. Son caractère lyrique et expressif en fait une pièce poignante et évocatrice. Elle illustre parfaitement le style de Turina, influencé par la musique andalouse et impressionniste. La oración del torero demeure une œuvre emblématique du répertoire espagnol du XXe siècle.
Jalousie Tango, composé en 1925 par le musicien danois Jacob Gade, est l’un des tangos les plus célèbres de l’histoire. Initialement écrit pour accompagner un film muet, il est rapidement devenu un standard du répertoire de tango. L’œuvre se caractérise par une mélodie passionnée et intense, alternant entre tension dramatique et lyrisme envoûtant. Son rythme marqué et ses harmonies expressives évoquent la jalousie et la passion amoureuse. Ce tango a été interprété par de nombreux orchestres et musiciens à travers le monde. Sa popularité a dépassé le cadre du tango traditionnel pour s’intégrer à divers genres musicaux et cinématographiques. L’orchestration riche et dynamique de Gade en fait une pièce captivante. Aujourd’hui encore, Jalousie Tango est un symbole de la fougue et de l’émotion du tango.
Underground Tango est une composition du musicien bosnien Goran Bregović, extraite de la bande originale du film Underground d’Emir Kusturica (1995). Ce morceau illustre parfaitement le style unique de Bregović, mêlant influences balkaniques, tango et musique orchestrale. L’ambiance y est à la fois envoûtante et mélancolique, avec un rythme marqué rappelant le tango gitan. La mélodie, portée par des cordes expressives, crée une tension dramatique intense. Bregović joue avec les contrastes, alternant douceur et explosions sonores. Cette œuvre reflète l’esprit du film, entre tragédie et exubérance. Son orchestration riche et son énergie communicative en font une pièce emblématique de son répertoire. Underground Tango illustre à merveille la fusion des genres chère à Bregović.
Danzón n°2, composé par Arturo Márquez en 1994, est une œuvre emblématique de la musique classique mexicaine contemporaine. Inspirée du danzón, une danse d’origine cubaine adoptée au Mexique, cette pièce incarne à la fois élégance et passion. Le morceau débute doucement avec une mélodie sensuelle jouée par le premier violon, puis évolue vers des passages plus dynamiques et envoûtants. L’intensité croissante de la musique crée une atmosphère à la fois romantique et exaltante. Les contrastes rythmiques et les montées en puissance captivent l’auditeur du début à la fin. Cette œuvre est devenue un symbole de la culture musicale mexicaine, souvent interprétée par des orchestres du monde entier. Elle est particulièrement appréciée pour son expressivité et son énergie communicative. Danzón n°2 incarne avec brio la fusion entre tradition et modernité.
Les Six danses roumaines de Béla Bartók, composées à l’origine pour piano, témoignent de la volonté du musicien de ressusciter un patrimoine culturel par l’assimilation profonde du folklore, éloignée de toute réplique « savante ». À travers son travail, il cherchait à transmettre cette culture musicale authentique, qu’il percevait comme étant en danger de disparition face à la modernisation.
Chacune d’entre elles, courte mais extrêmement expressive, représente une danse traditionnelle avec des rythmes et des modes spécifiques à la musique populaire roumaine.
Les Cinq danses grecques (ou Kinétes Horés) de Nikos Skalkottas, inspirées de danses folkloriques traditionnelles de différentes régions de la Grèce, sont remarquables par leur combinaison de rythmes populaires grecs et de techniques compositionnelles avant-gardistes du XXe siècle.
Les Trois mélodies nordiques, arrangées par le Danish String Quartet, sont une relecture moderne et élégante de chants traditionnels scandinaves. Ce quatuor danois, réputé pour son approche innovante du répertoire classique et folklorique, insuffle une nouvelle vie à ces mélodies en alliant finesse et expressivité. À travers des arrangements subtils et une interprétation vibrante, ils parviennent à capturer l’essence mélancolique et envoûtante de la musique nordique. L’alternance entre douceur et intensité crée une atmosphère immersive, où les harmonies riches et les rythmes fluides évoquent les paysages vastes et poétiques du Nord. Ce projet illustre parfaitement leur talent pour moderniser les traditions musicales tout en respectant leur âme authentique.
L’arrangement de Waltzing Matilda par Stephan Koncz, est une réinterprétation élégante de la célèbre chanson folklorique australienne. Cet arrangement met en valeur la mélodie emblématique en y ajoutant une richesse harmonique et une profondeur orchestrale captivante. Stephan Koncz, violoncelliste et arrangeur talentueux, insuffle une nouvelle dynamique à cette pièce en jouant sur les contrastes entre douceur et intensité. Son adaptation confère une dimension plus lyrique et expressive à cette mélodie populaire, tout en préservant son caractère nostalgique et évocateur. Cet arrangement illustre parfaitement la capacité de la musique à traverser les époques et à s’adapter à de nouveaux styles tout en conservant son âme.