LASSUS-afficheLe temps d’une quinzaine, Mons 2015, Capitale européenne de la Culture, rend un vibrant hommage à deux artistes majeurs de la Renaissance :
Roland de Lassus (Mons, 1531 – Munich, 1594)
et Jacques Du Broeucq (CA. 1500 – Mons, 1584).

 


2015-10-10-affiche-web Méta-Requiem

En hommage à Roland de Lassus, l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie présente un « Méta-Requiem » dans l’imposante collégiale Sainte-Waudru, où l’on peut admirer de nombreuses oeuvres du montois Jacques Du Broeucq, sculpteur et architecte renommé de son temps, « maître-artiste de l’Empereur » Charles Quint.

Ce programme ambitieux se compose des requiem de Mozart et de Fétis et de la Messe des Morts de Gossec. Cette création révèlera une source d’inspiration commune pour ces trois prières pour les morts. La Missa pro defunctis de Gossec, novatrice et puissante, inspira vraisemblablement le Requiem de Mozart et très clairement la Grande Messe des morts de Berlioz. Et comment ne pas rendre hommage au montois d’origine que fut Fétis, incroyable encyclopédiste de la musique, dont les partitions sont souvent injustement boudées ? Les fastes solennels du XIXe siècle exalteront les esprits romantiques >>> plus d’infos : cliquer ICI

Lassus-2Roland de Lassus, star de la Renaissance

Né à Mons en 1532, Roland de Lassus éclaire le XVIe siècle de son génie musical en ouvrant une nouvelle voie dans les codes de la musique chrétienne. Son oeuvre aussi diverse que prolifique fait dire de lui qu’il est « le prince des musiciens ». Le poète Ronsard évoque le « plus que divin Orlande » ; le père de Galilée, « Il mirabile Lassus ».

Sans réellement inventer de genre nouveau, grâce à ses nombreux voyages et son expérience, il va révolutionner la musique chrétienne. Il y associe les instruments alors qu’elle n’était jusque là que chantée. Avec lui, la musique de la société médiévale évolue vers le monde de la liberté « renaissante ». Père de la technique du contrepoint qui permet de superposer plusieurs mélodies, il révolutionne les codes d’écritures qui influencèrent l’Europe pendant plus de deux siècles. Son génie permet aux instruments de compléter les chants et aux mélodies de se substituer parfois aux textes pour être appréciées en tant que telles.

Du_BroeucqDans la collégiale Sainte Waudru,
une collection exceptionnelle d’oeuvres de Jacques 
Du Broeucq

L’imposante collégiale Sainte-Waudru, en style gothique brabançon, a été édifiée du XVe au XVIIe siècle. On peut y admirer quelques oeuvres réalisées par le montois Jacques Du Brœucq, sculpteur et architecte renommé de son temps, « maître-artiste de l’Empereur » Charles Quint.
En 1535, les chanoinesses de Sainte-Waudru lui commandent un jubé pour la Collégiale. L’artiste accepte et réalise l’un de ses plus beaux chefs-d’oeuvre, en marbre et en albâtre, deux matériaux ignorés dans cette région au Moyen Age. En avance sur son temps, il subjugue par le mouvement qu’il arrive à donner à ses sculptures et à ses personnages. Le jubé fut démonté lors de la Révolution. Aujourd’hui, les sculptures et

Jacques Du Broeucq, La résurrection (1547)

Jacques Du Broeucq, La résurrection (1547)

reliefs du monument, disséminés dans la collégiale, attirent des milliers de curieux chaque année. Des visiteurs du monde entier viennent admirer les réalisations du sculpteur. Hormis les pièces du jubé, d’autres oeuvres sont exposées dans l’édifice. On retrouve par exemple dans le bras nord du transept « la Résurrection », seule oeuvre montoise de Du Broeucq à être signée. Réalisé en 1547, il est le plus grand bas-relief conservé dans les anciens Pays-Bas (192 x 250 cm). Il est peu fréquent de pouvoir admirer un relief animé par autant d’acteurs en dimensions réelles, et il est exceptionnel de voir s’en détacher un personnage en ronde-bosse. Cette virtuosité technique est ici au service du thème à illustrer et matérialise avec éclat l’idée de libération et de victoire contenue dans le concept chrétien de Résurrection.

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